5ème et dernière partie :
Ce que Saul m’a appris en tant que coach… et ce que mon coaching a apporté à Saul. Conclusion
Saul m’a appris la patience dans l’écoute et l’accompagnement et l’importance incontournable d’un Objectif Principal uniquement issu du désir, de la sensibilité et du vécu du client. Sinon aucune énergie véritable n’est possible dans la volonté de celui qui acte et veut réussir : c’est-à-dire le client seul.
Saul m’a appris la force de la relation coach/coaché : comme dans toute relation humaine, la confiance est la condition sine qua non de toute relation de qualité. Saul m’a appris que le coach doit s’impliquer vraiment et concrètement… mais toujours avec distance. Et parfois dans le long terme si le cas l’exige. Le coach doit faire ses preuves, afin que le coaché fasse les siennes. C’est-à-dire travailler et être sincère.
Saul m’a montré les dégâts profonds d’un pessimisme généralisé érigé en système de fonctionnement et comment parvenir à dégager chez son client les sources d’un nouvel optimisme personnel, vertueux et sur le long terme.
Saul m’a appris l’importance du cadrage des séances (timing, recentrage, balisage, bilan, homework) uniquement possible et efficace lorsque le client nous a donné les véritables clés de sa problématique (sincérité, qualité de la « matière » proposée). Le cadrage est bien sûr toujours nécessaire et est une des bases du coaching. Mais s’il est artificiel et trop voyant alors que le client « tourne en rond » … celui-ci n’aura de cesse de le contrer, par jeu ou provocation (je sais bien que nous brassons du vent, alors ne fait pas semblant et n’applique pas tes recettes pour bien faire). Donc toujours cadrer… mais avec subtilité et dextérité dans les phases de test ou de doute. Avec tous mes clients et de manière générale, j’applique une écoute assez « libre » et subtilement cadrée dans toutes mes premières séances, afin d’obtenir un maximum d’informations et ne montrer à aucun moment que je force à l’accouchement prématuré de l’Objectif Principal. Je reste le temps qu’il faut sur le travail des Enjeux puis si le client se « perd », j’utilise l’Outil de la Baguette Magique (très efficace) et de là, peuvent commencer le travail sur la Motivation, les échelles de 1 à 10, puis la proposition de mini homeworks (carnet de fiertés et de gratitude) et l’élaboration des premiers objectifs spécifiques (qui en général viennent d’eux-mêmes). Biensûr certains clients arrivent avec leur grand objectif très rapidement… mais beaucoup le révise ou l’affine lors des séances suivantes. D’autres tournent autour du pot volontairement et nous « balancent » leur objectif comme on « crache sa Valda » d’un coup et souvent en fin de séance… Bref tous les cas sont à prévoir, à sentir et à nous coachs de nous adapter pour élaborer la meilleure stratégie et prendre le ballon au vol… Car le chef c’est le coaché et il faut le lui faire sentir en permanence !
Sur la dernière période, Saul m’a beaucoup étonnée en allant sur un terrain très « vertueux » et en totale autonomie : en effet, il a cherché à « positiver » son hyperacousie, en lui rendant comme une sorte « d’hommage réparateur » : il a la certitude que son intolérance aux sons et l’enfermement qu’elle lui a imposé l’a poussé à l’effort dans la solitude, à l’autodiscipline et à un sens de l’organisation dont il se savait incapable auparavant. Lui a appris à aller de plus en plus « à l’essentiel » et à créer « du Sens ». Une façon de reconnaître que sa longue période de souffrance n’a pas été vaine, et l’a même poussé au changement et au développement de forces inconnues de lui. Une façon de reconnaître surtout sa force de travail et ses capacités organisationnelles qu’il a particulièrement déployées lors de sa dernière formation musicale, avec succès. Forces qu’il va donc pouvoir appliquer à son projet professionnel, sa future profession et sa production créatrice.
Talent + travail = réussite assurée !
Conclusion : Saul est doué, cultivé et (très) bosseur… lui manquait simplement le fil pour (re)connecter avec sa confiance, l’acceptation de son « être artistique » et sa place dans le monde professionnel (mais pas que…). Peut-être que Saul n’osait pas se voir en musicien professionnel par peur de ne pas réussir, de se décevoir lui-même ou ses proches. Saul avait réellement besoin d’un soutien à la conscientisation profonde de son talent et sa capacité bien réelle à l’exploiter, à en vivre et à en tirer du bonheur. Bref Saul, je crois, est devenu capable d’être optimiste, de vivre de sa passion et d’en tirer un bonheur quotidien.
Saul et moi ne parlons plus que musique, partageons nos morceaux et échangeons comme de joyeux afficionados… notre coaching est devenu presque exclusivement artistique et Saul ne me parle plus jamais de douleur physique ou mentale. Je sais qu’il ne peut pas encore refaire de la musique sur de vrais instruments « branchés », ni jouer sur scène ou en groupe, ni même chanter trop longtemps sans souffrir immanquablement… mais je sais que Saul va beaucoup mieux. Et j’en suis heureuse et fière ! Qui sait si un jour son hyperacousie ne va pas régresser, perdre du terrain bref… déclarer forfait ?
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